Duel à fleurets mouchetés entre le physicien Alain Aspect et le philosophe Michel Bitbol. Duel entre deux approches, l’une représentationnaliste, l’autre corrélationniste.
Point d’orgue de ce duel à la toute fin (41’30”) : tandis que le philosophe évoque la limite infranchissable de la longueur de Planck, le physicien préfère s’imaginer pouvoir un jour la contourner. Le premier accueille notre finitude (au demeurant prescrite par la science), le second l’admet du bout des lèvres (puisque prescrite par la science) mais rêve de la contourner.
On peut parler, ici comme en physique quantique, de complémentarité : complémentarité des approches philosophique et scientifique, la première tournant son attention en direction des présupposés qui pré-structurent la connaissance et prenant acte de la finitude humaine, la seconde tournant son attention vers les objets d’études et refusant la finitude humaine (en se projetant dans l’infiniment grand et l’infiniment petit).
Dans le contexte actuel de l’épuisement des ressources, sans doute l’humanité aurait-elle à gagner à philosopher un peu plus quand elle fait de la science.
Source : Petit (radiofrance.fr)